Jeudi dernier, une des cannes du port promenait ses 7 petits derrière notre bateau, lorsqu’un d’eux fut happé par une silure. Lorsque j’écris ceci, ce dimanche 11 juin, 2017, à l’ombre du bimini, assis sur la dunette, j’aperçois la canne qui remonte le port, suivie de 3 canetons.
La mortalité des canards est galopante au port de l’Arsenal.
Jeudi matin, la balade du patrimoine # 26, intitulée Fragments d’Expos, nous conduit en marchant d’une relique à l’autre, rive gauche, le long des jardins de aménagés sur des pontons, à l’amont du pont de l’Alma.
Le texte explicatif dit:
Dans le cadre du réaménagement de la rive gauche de la Seine à Paris désormais réservée aux piétons, un jardin flottant a été installé le long de la berge, à proximité du Pont de l’Alma. Il est composé de cinq îles, chacune étant végétalisée et pourvue d’un mobilier qui lui est propre : assises au plus près de l’eau sur l’île centrale, structures en bois sur l’île verger, chaises longues sur l’île aux brumes… Les cinq îles de l’Archipel représentent chacune un morceau de paysage de bords de Seine : l’île centrale, à dominante minérale ; l’île prairie, généreusement plantée, c’est l’île aux herbes hautes ; l’île verger où l’espace entièrement engazonné est rythmé par la plantation tramée de pommiers décoratifs ; l’île aux oiseaux, qui est la plus densément plantée et la plus « sauvage ». L’espace accessible au public y est plus restreint. On pénètre dans une serre métallique partiellement vitrée, par un cordon d’arbustes bas et de graminées.
Dans la serre métallique, sont question ci-devant, quelques panneaux expliquent les poissons de la Seine. Il s’avère que le brochet est un prédateur paresseux, qui attend qu’une proie distraite vienne se promener à proximité de sa gueule ouverte, alors que la silure est plutôt active, comme nous venons de le constater. Je ne connais pas grand chose en matière de poissons, mais j’aime la raie fraîche au beurre noisette et vendredi au restaurant des Ramparts, rue Saint-Antoine, nous avons dégusté trois savoureux filets de maquereau accompagnés d’une purée de carottes.
La balade #26 part des jardins du Trocadéro pour se terminer à la mairie du 12ème, avenue Dauménil. Nous poussons la porte de l’immeuble et nous soumettons à la traditionnelle fouille de la Vigi-sécurité. Le garde nous apprend que le ‘salon colonial’, rebaptisé ‘salon des outremers’ par la commission chargée de veiller à la correction politique des expressions usuelles, n’est pas accessible car on y installe les tables, chaises et isoloirs des élections législatives à venir.
On bavarde gentiment et il voit notre déception de ne pas pouvoir admirer les toiles que Louis Beaupuy et René Durieux ont réalisé pour l’exposition coloniale de 1931 et placées ici en 1935. Il jette un regard à gauche et à droite, nous fait un grand clin d’œil, disparaît un instant dans un bureau et nous remet une brochure en couleur, illustrée de la mairie en nous disant, cachez ça, je ne vous ai rien donné.
La balade #26 comporte 9 reliques des expositions universelles de 1855 à 1900 ainsi que des expositions internationales, de 1925 à 1937. J’ignore la raison pour laquelle au changement du siècle dernier, universel devient international. Quoi qu’il en soit, à la fin de chacune des manifestations, les pouvoirs publics ont distribué ci et là en ville, dans des parcs ou des mairies, quelques vestiges et décors éphémères. C’est le but de notre randonnée.
La semaine dernière, dans le hall d’entrée du musée des années 30, nous avions repère une reproduction de Pallas Athéné, le bouclier protégeant son flanc gauche et la lance prête à frapper.
Le texte lit: ‘À l’intelligence dominatrice de la matière’.
La sculpture de Carlo Sarrabezolles fut exposée à l’exposition universelle internationale de 1925.
Une autre reproduction que celle du musée des années 30, se trouve dans le bas des Jardins du Trocadéro.
Nous interrogeons un jardinier, qui charmant, abandonne un instant l’arrachage des racines mortes , « j’ai le temps de faire une pause », et nous conduit vers la statue. Elle a été vandalisée, on a arraché sa lance, nous explique-t-il, et soupirant. On bavarde un moment, il déplore les actes de vandalisme gratuit dont les parcs font l’objet. On vole systématiquement les fleurs que nous plantons dans nos parterres, quelle époque! Nous allons avoir beaucoup de travail, nous fait-il en nous quittant, on annonce des semaines chaudes et sèches, ponctuées d’orages. Très mauvais pour les plantations.
Dimanche nous allons avenue Foch, transformée en Biodiversi’Terre une promenade éphémère de 600 m de long avec veaux, vaches, canards, oies, plantes et fleurs.
Nous achetons deux briques de savons à la bave d’escargot pour offrir aux amis qui nous ont invité à partager un lunch le midi.
Plein de choses à faire à Paris.