Carnet de Bord 17/14 Speyer, Worms, Oppenheim

Les ports sur le Rhin sont généralement situés dans des anciens bras du fleuve. Ils sont gérés par les clubs qui occupent les pontons. Les bateaux de passage sont priés de remplir une fiche de présence, de la mettre dans une enveloppe avec les frais correspondants au nuitées et ensuite dans la boîte aux lettres adéquate. Le Chat Lune bat le pavillon français, et il est enregistré à Auxerre. Nous sommes bourguignons. Parfois pour changer, nous sommes parisiens et j’inscris l’adresse du port de l’Arsenal. Il nous arrive même d’être belges, selon la fantaisie du moment.

La première ville que nous abordons sur le Rhin après Strasbourg est Speyer. Dans la crypte de la Cathédrale Impériale, l’église romane en brique rouge que l’on aperçoit à des kilomètres avant d’atteindre le port, on peut voir les tombes de 6 empereurs, de Conrad II à Henri V et de 3 rois, de Rodolphe I à Adolphe de Nassau. Une partie de l’histoire de l’Europe qui m’échappe.
Il est vrai qu’à l’école on nous a appris que les fils de Charlemagnes s’étaient battus pour s’arracher des parcelles de leur héritage et que l’empire Germanique était puissant. Pour raconter toute l’histoire, le temps manquait.
Il faut descendre le Rhin pour s’instruire.

Les Romains s’établissent à Speyer en 10 av.J.C. Cela fait de cette ville une des plus anciennes d’Allemagne. En français elle garde son nom Spire. Devenue Cité Impériale Libre en 1294, elle est renommée pour sa Cathédrale Romane, son importante communauté juive, le siège de la Cour de Justice Impériale et avènement du protestantisme.
Worms et Luther sont à quarante kilomètres en aval sur le fleuve.

Nous découvrons à Spire le musée du peintre Hans Purrmann et de son épouse Mathilde Vollmoeller. Comme tous les artistes de l’époque, ils ont vécu à Paris où ils fréquentèrent Matisse et les autres. En Allemagne, ils sont contemporains de Max Liebermann, Max Slevogt et Paula Modersohn-Becker. On aime beaucoup le portrait que Purrmann a fait de sa fille Christine.

Également à Speyer se trouve le ‘Technik Museum’.
Autos, bateaux, avions, sous-marins, navettes spatiales, et la plus impressionnante collection de voitures de pompiers que nous ayons jamais vu.

Pour plus de détails cliquez sur le lien suivant: https://speyer.technik-museum.de/fr/

À deux pas du musée technique, le Musée Willemsbau renferme une collection unique d’instruments de musique mécanique, ainsi que des articles de mode et des poupées.
La collection d’instruments de musique est largement supérieure à ce qu’on peut voir à Utrecht et à Paris. Ne ratez pas l’introduction faite deux fois par jour par une guide enthousiaste et compétente.

Speyer mérite une halte prolongée et le restaurant Méditerraneo dans la Wormser Straße, vend les meilleures glaces de la ville.

Worms est la deuxième ville de notre parcours du Rhin. C’est la ville d’un Dom, de Luther et des Nibelungen.


On peut y admirer la deuxième des trois plus belles Cathédrales Romanes en brique rouge de la région. La troisième de la série est à Mainz. Une statue et des références à Luther, quelques restants de ramparts, la Saga de Siegfried et ci et là un dragon coloré.
La Nibelungenturm est une majestueuse porte en brique rouge qui enjambe l’entrée du pont sur le Rhin. C’est le seul pont routier entre Mannheim au sud et Mainz au Nord.
Grandeur et décadence, de porte de garde de la ville, la tour héberge à l’heure actuelle le local des scouts de Worms.

Après Worms, nous faisons halte à Oppenheim. C’est un important centre vinicole, en touristes disciplinés, nous parcourons les collines en suivant la promenade fléchée des vignobles. Pour nous récompenser des efforts, nous dégustons un café glacé sur la place du marché. Au passage, on ne manque pas de jeter un coup d’oeil dans la cathédrale en brique rouge, pas une des trois nommées ci-avant, mais belle quand même.

Sur le trottoir, un peu plus bas que le Ice-Café, je repère 2 ‘Stolpersteine’. Ludwig Löb et Rosalie Löb. L’homme est né en 1921 et le femme en 1886. À la lecture des plaques on interprète que Ludwig a pu fuir en Angleterre en 1939 et que sa mère a été déportée et assassinée au camp de Piaski en 1942. S’arrêter et lire les Stolpersteine est pour nous une façon de payer respect aux victimes du National Socialisme.

Pour en savoir plus sur les Stolpersteine, lisez mon billet du 14 juin 2012 ou ouvrez Wikipedia.

Mon prochain écrit sera intitulé Mainz, Rüdesheim et Bingen.

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6 commentaires pour Carnet de Bord 17/14 Speyer, Worms, Oppenheim

  1. Ce n’est pas par hasard mais parce que vous parlez de mon pays que je mets un commentaire ! Je viens du Palatinat et je confirme, Speyer (vous permettez que je mets son nom allemand) est une ville historique et charmante. Charlemagne est très présent. J’ai appris dans mon enfance que Charlemagne était un empereur germanique et en arrivant en France, j’ai découvert un empereur français ! Disons que c’était une empereur européen !
    Bonne continuation

  2. Monsieur R. dit :

    Merci pour cette nouvelle page de votre journal de bord

  3. rdgt dit :

    Ce sacré Charlemagne était franc ou carolingien, pas français (le mot n’existait même pas) et encore moins germanique, lui qui consacra 34 campagnes à dompter la Saxe au prix de massacres épouvantables. C’est comme si on disait que César était gaulois. Pour le reste, ces monuments romans sont magnifiques. Merci Guy.

    • duquelu dit :

      Comme tu le vois Bob, je devais sommeiller pendant le cours d’histoire.
      Amitiés,
      Guy

    • duquelu dit :

      Bis.
      Ce que je voulais dire et ce que j’ai écris c’est que l’empire de Charlemagne couvrait entre autre, l’actuelle Allemagne et que, apres sa mort il, l’empire, a été partagé en 3 morceaux. A l’est, la partie Allemanique donc, était riche et puissante en comparaison au centre, où se trouve actuellement l’Alsace.

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