Carnet de Bord 17/15 Mainz, Rüdesheim et Bingen

Quelque part, quelque chose…

En 55 avant JC, Jules César franchit une première fois le Rhin à Urmitz, une ville située rive gauche, au nord de Koblenz. Pour se faire, ses légionnaires construisent, en 10 jours, un pont en bois.
Cesar franchit le fleuve avec ses troupes, brule quelques villages et retourne rive gauche en démolissant le pont derrière lui.
Le bois me fait penser au chaises Thonet. Leur inventeur, Michael Thonet, voit le jour à Boppard, en 1796, un peu moins de 2000 ans après la présence de Jules Cesar dans le coin. La ville est également située rive gauche du Rhin, à une trentaine de kilomètres au sud de Urmitz. En 1830 Thonet invente et commercialise les meubles que nous connaissons, en bois courbé.
La prochaine fois que vous jouerez à la devinette, demandez à vos amis ce que Jules Cesar et Michael Thonet ont en commun.

Je reviens en arrière, nous sommes toujours sur le Rhin.

Mardi matin, le 8 août 2017, après 2 heures de navigation, 30 km en aval de Oppenheim, à du 15km/h de moyenne, j’adore répéter cela, nous amarrons le Chat Lune dans le Winterhafen de Mainz.
Sachez que dans cette ville, les plaques indicatives des rues, rouges avec des lettres blanches, mènent au Rhin et les rues à plaques bleues et lettres blanches sont parallèles au fleuve.
Cette information paraît aussi triviale que le pont de Cesar et les chaises Thonet, sauf pour les explorateurs urbains pédestres.

Nous faisons à Mainz notre traditionnel parcours fléché des 29 ‘Sehenswürdigkeiten’, choses dignes d’intérêt. Les Alliés ont démoli une bonne partie de la ville en 1945 mais depuis lors, elle a été reconstruite et remise à neuf.
Ancienne importante cité romaine, les vestiges sont partout présents et ils sont mis en valeur, depuis que les archéologues veillent à ce que les promoteurs ne les recouvrent de béton.
Trop tard, la gare Mainz-sud a été construite sur une partie du théâtre romain. Les gradins en demi-cercle font face aux structures en verre et acier de la ‘Bahnhof Römisches Theater’; le nom a été gardé.

Lors de la construction de l’annexe de l’hotel Hilton, les restes de sept anciens bateaux romains furent découvert. Ils furent préservés, analysés et l’on reconstruisit deux maquettes grandeur nature. À voir dans le ‘Altes Schiff Museum’.

En matière d’églises, nous poussons la porte de l’incontournable Dom. Grand, chargé et très sombre, l’interieur me donnerait le cafard, si j’y restait plus longtemps que le temps nécessaire pour le traverser.
Par contre les vitraux de Chagall dans la Sint-Stéphan Kirche valent le détour.
Les deux plus belles églises ne figurent pas sur le parcours du syndicat d’initiative. Si vous n’avez pas beaucoup de temps et si vous aimez le baroque, allez voir Saint-Ignace et Saint-Agustin et oubliez le Dom.

Nous mangeons un lunch au restaurant Pomp, à deux pas du Landesmuseum,. C’est un endroit ‘cult’, on y mange bien mais l’interieur Art Deco avec un plafond assez bas est très bruyant.
Je le recommande néanmoins car cinq belles jeunes filles en pantalon noir et T-shirt moulé blanc assurent un service impeccable. Un plaisir pour les sens qui agrémente la qualité du repas.
Mes yeux oscillent entre mon assiette et la double porte battante de la cuisine qui me fait face.
Le ballet des Sylphides, commente Marleen.

Au Landesmuseum nous aimons les ‘Polospieler’ de Max Lieberman, quelques œuvres de Max Slevogt et de Hans Purrmann.

Je me n’étais jamais posé la question mais dans la salle consacrées aux polychromes du moyen âge, je découvre que les sculpteurs utilisaient un tour en bois pour buriner leurs figures. À posteriori, comme toujours, cela paraît évident.

À Rüdesheim, la ville située rive droite, à quelques heures en aval de Mainz, nous avons rendez-vous avec Peter, un ancien collègue de travail et sa compagne Nina.
La ville marque le départ de la vallée du Loreley. C’est un de ces endroits à fuir, à moins d’aimer les boutiques à souvenirs fabriqués en Asie et les cafétérias style ‘petite rue des bouchers’ à Bruxelles.
Nous prenons ensemble le lunch dans un restaurant implanté le long du Rhin. La terrasse est séparée de la rivière par une route très fréquentée et par une ligne de chemin de fer tout aussi active.
Cela nous permet d’interrompre notre conversation et de manger à l’aise, à chaque passage d’une rame de cent wagons de marchandises.

Lors de notre amarrage à Rüdesheim, vendredi matin, le capitaine du port nous avertit que le lendemain, samedi soir, la fête annuelle du port de plaisance allait être bruyante et se prolonger tard dans la nuit. Aussi, le lendemain, samedi matin, nous quittons le port et nous traversons la rivière pour nous amarrer à Bingen, le village rive gauche, en aval de Rüdesheim.
Le nom de l’endroit est inscrit sur la carte grâce à Hildegarde von Bingen, bénédictine mystique, compositrice, elle a composé plus de soixante-dix chants liturgiques, femme de lettres et sainte de l’Église catholique.
Hildegarde est également une guérisseuse renommée de l’époque. Sa médecine combine des éléments d’auteurs connus et des ressources locales de médecine populaire. Elle a une grande connaissance de la pharmacopée et elle rédigé trois ouvrages médicaux.
Tout le village respire la sainte, le point d’information, la crypte de la basilique Saint-Martin, les jardins de Hildegarde et plus encore. Marleen visite le Museum am Strom qui lui est dédié.

La météo annonce de belles éclaircies pour lundi. Nuages et ciel bleu, un temps idéal pour franchir le Loreley.

Ce sera mon prochain billet.

 

 

 

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5 commentaires pour Carnet de Bord 17/15 Mainz, Rüdesheim et Bingen

  1. Max Slevogt est un peintre bien de chez moi !
    En fait, avez-vous rencontré la belle Loreley ? 🙂

  2. rdgt dit :

    Comme tu t’en doutes, j’ai bien apprécié le volet romain de ton billet. Les patrouilles fluviales furent un sujet escamoté par Végèce dans son De Re Militari.

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