Il y en a qui fréquentent les églises, les synagogues ou les mosquées. Pour la méditation, nous favorisons les musées et les bibliothèques municipales.
Je me suis surpris il y a quelques jours en pénétrant dans la bibliothèque Kris Lambert à Ostende, de ressentir un sentiment de plénitude et de bonheur parfait, c’est ici que j’aime être. Entouré de livres, il y fait calme, pas de musique de fond, pas de bavardages, pas de gosses qui courent en rond en jouant à cache cache. Les adultes sont soit assis et feuillettent journaux et livres. Soit comme moi, d’aucuns parcourent les rayons, respectueusement, à la recherche de l’ouvrage qui les plongera dans un autre univers.
Il m’arrive de rechercher un document précis, mais le plus souvent je chine comme dans les brocantes, les yeux ouverts, sans but précis. En premier lieu j’inspecte les livres que le bibliothécaire a mis en évidence. Je parcoure ainsi les rayons anglais, français, allemands et néerlandais, dans cet ordre.
Si rien ne m’attire, je retourne au point de départ je recherche les livres nouvellement acquis. Ils sont reconnaissables par la brillance de la couverture.
Cette fois-ci j’ai repéré et emprunté le dernier John Le Carré, The Pigeon Tunnel, un roman biographique.
Pas de musées en vue à Ostende mais l’exposition Beaufort vient d’ouvrier ses portes, si j’ose dire.
Le sixième édition de la Triennale d’Art du Littoral expose 19 œuvres d’art dans 9 communes, de La Panne à Knokke. Notre côte est longue de 66 km.
Le syndicat d’initiative propose un dépliant de l’événement. Il comporte une carte de la côte, l’endroit où se trouvent les œuvres et un mot d’explication sur l’artiste et sa composition.
Voir https://www.beaufort2018.be/fr/sur
Notre point de départ est La Panne. On est le mardi 3 avril, il nous faut trois jours pour tout voir.
On s’engage dans un rallye culturel où le plaisir est tant dans la recherche des œuvres que dans la satisfaction de les découvrir. Au passage, on savoure ci et là un café sur un terrasse ensoleillée à La Panne ou dans un bistro traditionnel, Lippensplein à Knokke.
Cette année-ci, rien de spectaculaire sauf la barre à roue de Simon Dybbroe Møller dans le sable de Westende. On lui donne l’Oscar.
On aime aussi le Wullok de Stief Desmet placé à l’extrémité de la nouvelle digue ouest du port d’Ostende.
Au passage on remarque que les boites rouges d’Arne Quinze ont été repeintes mais aussi, déplacées pour dégager la vue des appartements de la digue qui leur fait face.
De manière générale nous sommes un peu déçu par l’édition de Beaufort 2018.
Notre mémoire nous projette en arrière vers le troupeau d’éléphants en bois et l’araignée géante de Louise Bourgeois de l’édition 2006, par exemple.
Sommes-nous blasés? Je ne le pense pas. Notre littoral, lorsqu’on tourne le dos au mur des immeubles à appartement de Blankenberghe, Midelkerke ou Koksijde, offre la vue impressionnante d’une mer et d’un ciel nuageux, déchiré, coloré et changeant. Je vous en livre quelques exemples ci-dessous.
Un tel décor demande des œuvres d’art à la dimension du spectacle.
L’échelle posée près de la statue d’Albert I à Nieuwport, les ‘remake’ d’Iman Issa dans l’office du tourisme d’Oostduinkerke et la sculpture de Ryan Gander, ne font pas le poids.
Le gouvernail en métal vert de gris de Møller répond à nos critères.
La dame de l’office du tourisme de Zeebruges nous informe qu’il restera en place, la commune de Westende l’a acheté.
Je joins quelques aquarelles de la mer.