À Leipzig, du 16 au 19 octobre 1813, la ‘Bataille des Nations’ oppose Napoleon I au Tzar Alexandre I. Vaincu, l’empereur retourne en France. Sur sa lancée, la Coalition Russe, Prusse, Autrichienne et Suédoise occupe la France. Napoléon est contraint d’abdiquer, il est exilé sur l’île d’Elbe en mai 1814.
La bataille auquel participent 500.000 soldats est la plus sanglante des guerres Napoléoniennes.
Cent ans plus tard, pour célébrer le centenaire du massacre, Guillaume II inaugure le ‘Völkerschlachtdenkmal’, un édifice construit dans le style ‘Kolossal’.
Le monument de 91 m de haut est réalisé en béton recouvert de granit. Sur la façade on peut lire la devise militaire Germanique ‘Gott mit Uns’.
L’année dernière, Rudi et Christine, deux plaisanciers allemands que nous avions rencontrés sur le canal de la Marne au Rhin et avec lesquels nous avions navigué en flottille pendant une quinzaine de jours, nous ont offert un livre intitulé ‘Deutschland, Topaktuelle Tips, Fotos und Karten.’ Le chapitre consacré à Leipzig identifie quatre choses à voir et à visiter.
Le ‘Völkerschlachtdenkmal’ est un des quatre.
Le vendredi 14 septembre, comme vous avez pu le lire dans mon billet précédent, nous avons longuement admiré les œuvres de Carolein Smit au musée Grassi, c’était la cinquième raison de notre visite à la ville; la première en réalité. Rappel: Voir www.caroleinsmit.com
Le lendemain, le samedi 15 septembre, l’esprit frais, nous poussons la porte du ‘Museum der Bildende Künste’. Le bâtiment en forme de cube est ouvert depuis 2004. L’ancien musée avait été détruit par un bombardement Alliés le 3 décembre 1943. Les collections avaient préalablement été mis en sécurité.
Voir les photos avant et après ci-dessous.
Nous sommes presque plus impressionnés par le volumes des salles et des cages d’escalier que par les œuvres exposées. J’ai dit ‘presque.’
- Caspar David Friedrich: « Lebensstufen ».
Au sous-sol on découvre des photos de August Sander. Nous retrouvons des clichés que nous avons eu l’occasion d’admirer à Paris il y’a quelques années.
L’église Saint-Nicolas et l’église Saint-Thomas sont les numéros 3 et 4 recommandés par le guide de Rudi et Christine.
La Nikolaikirche est le symbole du processus de libération de la DDR. C’est le point de départ, le 9 octobre 1989, d’un cortège de protestation de plus de 70.000 personnes, contre le régime. On connaît la suite.
L’église Saint-Thomas est celle où Johan Sebastian Bach était Maître de Chapelle de 1723 jusqu’à sa mort en 1750. L’église est à la fois un lieu de culte et un centre musical.
Leipzig est une ville imprégnée de musique, eine ‘Musikstadt’.
Johan Sebastian Bach, Felix Mendelssohn Bartholdy, Edvard Grieg, Gustav Mahler, Clara et Robert Schumann ont vécu et travaillé ici. Hanns Eisler et Richard Wagner sont nés à Leipzig.
Pour manger, nous évitons les restaurants à touristes et nous recherchons les endroits où les autochtones se restaurent. Dans le restaurant du Kaufhaus, au 4ème étage, nous avons aimé le chou farci avec une purée de pommes de terre et des morceaux de potirons.
Leipzig faisait partie de la DDR. Depuis près de trente ans que le mur est tombé, on trouve parfois encore en dehors des villes, des vestiges de l’ancien régime. Exemple, la gare désaffectée de Thekla où nous prenons le S4 pour aller du Melinenburg Stellplatz à la gare centrale de Leipzig. Voir la photo ci-dessous
La Leipzig Hauptbahnhof est avec ses 80.000 mètres carrés la plus grande gare au monde. Elle fut inaugurée en 2013, deux cent ans après la Bataille des Nation et cent ans après l’inauguration du Völkerschlachtdenkmal. Aucune relations entre les événements mais j’aime la coïncidence.
Dans mon prochain billet je parle de l’église de Löbnitz, dont le plafond style ‘bande dessinée’, fut peint en 1670. On visite également Dessau, le berceau du Bauhaus et ensuite nous passons 2 jours à Potsdam.
Le musée semble magnifique et par ses volumes, les oeuvres exposées doivent encore plus être mises en valeur !
J’aime évidemment la dernière phrase qui contrebalance le cliché de la malbouffe allemande…