Nous avons regardé avec effroi, l’incendie qui a dévasté Notre Dame.
Lorsque nous sommes à Paris, il nous arrive souvent de quitter le port de l’Arsenal en fin de journée pour longer la Seine en aval et admirer la vue du fleuve et de la cathédrale.
C’est aussi un passage obligé lorsque nous allons à pied vers Saint Michel. On franchit le Pont de Sully pour prendre la rue Saint-Louis en l’île, puis le pont Saint Louis et la rue du Cloître Notre-Dame, à main gauche on longe la cathédrale, quart de tour à gauche devant le parvis, le pont au Double, les quais et on est à Saint-Michel. Deux kilomètres et demi et une demi heure de marche à pied.
J’écris ce billet assis sur la dunette du bateau, sous le bimini, car cet après-midi à Compiegne, dans le port municipal, même voilé, le soleil tape.
Nous avons mis quatre jours pour arriver ici, samedi en fin de journée, au départ de Gand.
À Menin, notre première halte du trajet on s’est amarré dans le port de plaisance de Halluin. La frontière nord entre la Belgique et la France, suit l’ancien lit de la Lys. Ainsi, le port de plaisance de Menin est situé en territoire français, le lit de la rivière fait une enclave dans Menin.
Vers 22:00, j’avais déjà enfilé mon pyjama, des coups sourds sont frappés sur la coque du bateau. Deux occupants du port m’interpellent et me délivrent une longue litanie comme quoi, eux payent une redevance annuelle et que les passants comme nous devraient faire la même chose. Les deux compères, une flamand très fâché et un français poussé par ce dernier, se sont visiblement monté le bourrichon pour m’exhorter à payer la redevance du port.
Je les calme et je leur explique que je suis prêt à payer mais que la capitainerie est fermée, et qu’aucune indication, voir un numéro de téléphone pour joindre un responsable, n’est affichée.
Je calme le flamand en m’adressant à lui dans sa langue et le français va chercher dans son bateau le numéro de téléphone du régisseur du port. Je promet de le joindre, demain matin avant de repartir.
Le lendemain matin, on termine notre muesli matinal, j’observe un grand homme vêtu d’un long manteau gris, costume cravate sombre en dessous, qui prend avec son smartphone, des photos du Chat Lune.
Je lui demande si il prépare un reportage pour la revue Fluvial? Il me rétorque qu’il prend des photos des bateaux qui arrivent tard et qui partent tôt pour ne pas payer de redevance.
Je lui fait remarquer que si le port était mieux géré, il y aurait un capitaine de port présent et sinon, au moins un numéro de téléphone où le joindre.
Le ton monte un peu, l’individu est un membre du conseil municipal, du genre instituteur en chef, il examine les papiers du bateau, l’immatriculation et l’assurance, je lui verse les 17,75 € requis et nous lâchons les amarres.
On aime bien le port d’Halluin/Menin, mais on déteste les accueils déplaisants. La prochaine fois, pour la nuit, nous irons nous amarrer à Wervik.
Le deuxième jour, jeudi en fin de journée, nous pénétrons dans la darse de Courcelles/lez/Lens.
On frappe nos amarres au même endroit que l’année dernière, à côté de l’Antares. Son propriétaire est un résident du port. Je lui demande comment va son chien. L’année dernière, nous avions été accueillis par un grand Labrador beige. En vacances, me répond-il; et le port est toujours en attente d’un gestionnaire, la municipalité actuelle ne s’en soucie pas mais l’année prochaine on a des élections et peut-être que ça va changer.
L’endroit est beau, calme et gratuit, les résidents sont sympas et on a même un branchement électrique.
Le troisième jour nous pénétrons dans le canal du Nord à la suite de trois pousseurs.
Nous prenons donc la quatrième bassinée à l’écluse # 2 de Marquion.
On fait le trajet avec Sylvain qui vient de Cambrai et qui va rejoindre son employeur à Strasbourg, à bord de son petit bateau de plaisance.
En cours de chemin, on le perd de vue pour le retrouver devant une écluse. Il a ‘pété’ une durite du circuit hydraulique et s’est retrouvé sans direction. Il est repartit après une réparation de fortune. Je lui refile un demi bidon d’huile hydraulique, sa direction remarche.
On prend le tunnel de Royaulcourt devant le pousseur vide Fluvial/Tourisme. Soudainement, passé la gare, on voit arriver à pleine allure à un mètre dernière nous la proue du Tourisme, je mets les gaz à fond, une seconde trop tard, le chaland touche notre plateforme arrière et la plie un peu.
Le marinier m’explique qu’il a en effet accéléré à près la gare mais qu’il ne m’a pas vu. Incident de parcours, quand on reste à la maison, ça n’arrive pas. Ce sera à Carron Marine de redresser le fer plié, en automne prochain, avant l’hivernage.
On passe la nuit sur le canal du Nord, devant l’écluse # 8 de Moislain.
Samedi, la veille du dimanche de Pâques, le quatrième jour de notre voyage, nous prenons l’écluse à 07:30. Deux pousseurs, dont le Fluvial/Tourisme, ont pris les bassinées avant nous.
Depuis le 1 janvier 2017, les horaires des deux versants du canal du Nord ont été harmonisées. Les écluses tournent de 06:30 à 20:30. ous naviguons dans toute la plage d’horaire.
C’est ainsi que nous arrivons à Compiegne, dans le port de plaisance municipal, dont le capitaine s’appelle Paulo, à 18:45, le 20 avril 2019, après 88 km de trajet, 14 écluses et 11 hrs de navigation.
Le dimanche de Pâques les œuvres d’art sont en chômage, autrement dit les écluses ne tournent pas. Le lundi de Pâques, l’accastilleur Guerdin & Fils à Compiegne, fait le pont.
On a quelques achats à faire, dont une nouvelle batterie de starter, ce sera pour demain, mardi, le 23 avril 2019.
Ensuite nous poursuivrons notre route vers le port de l’Arsenal à Paris.
Un racket vespéral, un stoemp dans la poupe,… ça commence fort, cette saison !
Bon vent pour la suite. Amitiés.
Quand on reste à la maison, ça n‘arrive pas. Nous espérons que tu vas bien.
Amitié
Guy et Marleen