Le capitaine du port de plaisance de Compiegne s’appelle Patrice Paul, tout le monde l’appelle Paulo. Petit, bedonnant, la barbe de deux jours, il occupe se poste depuis près de quarante ans, me confie-t-il, lorsqu’il vient réceptionner le montant de notre séjour dans son port.
Il monte à bord en fin d’après-midi et on bavarde pendant une bonne heure.
Lorsque je suis allé le trouver ce matin, il était assis à l’arrière d’un de ses deux bateaux et il bavardait avec un couple voisin. Je suis débordé, me dit-il, en jetant une croute de pain à un canard, je viendrai te voir en fin de journée.
Il m’explique qu’il a acheté un deuxième bateau, un Norvégien bien équipé, pour aller voir sa fille et son futur beau-fils qui habitent un peu plus haut, le long de la vielle Oise. Elle va se marier, il y a quelques mois, elle avait rompu, maintenant ça s’est raccommodé.
Le port est bien tenu, ce n’est pas de la haute technologie, l’acier poli et les hautes fenêtres en verre fumé sont absents, mais tout ce qui doit fonctionner, fonctionne. L’eau, l’électricité, le WiFi, une douche avec de l’eau chaude et froide, une bibliothèque ouverte aux plaisanciers et un BBQ au centre d’une petite pelouse. Les grilles de sécurités ferment à clé et il y fait calme.
En rue, à cent mètres de l’entrée du port, au rond-point, se trouve une boulangerie qui est ouverte tous les jours de 06:30 à 20:00 sauf le jeudi et une épicerie dont les étalages regorgent de fruits frais. Marleen achète deux melons et trois pommes.
Le dimanche de Pâques les écluses ne tournent pas et le lundi de Pâques, l’accastilleur Guerdin est fermé. Le Chat Lune et son équipage prennent deux jours de repos.
Mardi matin, Gerald Guerdin me livre une batterie starter AGM neuve. Avec son aide, je fais l’échange de celle qui est fatiguée. Un autre membre de la famille vérifie la réception de ma radio VHF et j’achète un pot de peinture antidérapante pour rafraîchir le pont de la dunette. Ce sera pour un jour de soleil, au port de l’Arsenal.
On fait le plein de fuel, comme toujours chez Guerdin, l’ambiance est bon enfant, on bavarde encore un moment avec Gerald et vers 09:30 nous lâchons les amarres et partons en direction Conflans-Sainte-Honorine où nous arrivons en fin de journée, 10 heures, 90 kilomètres et 7 écluses plus tard.
La halte de plaisance est située le long de la Seine, les ‘commerces’ circulent jour et nuit et nous sommes souvent bercés, c’est un des plaisirs de vivre à bord d’un bateau.
Mercredi le Chat Lune parcours les 70 kilomètres qui le séparent du Port de l’Arsenal. Les sympathiques capitaines, nous ont réservé l’emplacement # 63, le même que nous avions l’année dernière, entre le Senang de Thomas et le Delphin de Valérie; à trois bateau près de Bill et Geneviève. Ces derniers nous accueillent et nous invitent à partager leur dîner.
Marleen remarque, ‘home again’.
Ceux qui me lisent savent que nous sommes férus de musées et de galeries d’art, notre calendrier est déjà bien rempli.
Un autre de nos dadas est de chiner les brocantes et les vide-greniers, on finit toujours par dégoter une bricole dont on ignorait que nous en ayons le besoin ou l’envie.
Notre intention est de rester à Paris jusque fin mai et ensuite de poursuivre notre navigation.
La fondation Custodia, située dans le 7e, au 121 rue de Lille, présente une exposition intitulée ‘Le Musée Puchkine, cinq cent ans de dessins de maîtres’.
C’est une sélection de 200 dessins de grands maîtres issue de la vaste collection du musée des Beaux Arts de Moscou.
Notre deuxième exposition nous conduit à la Villette, à la Cité de la Musique, rue Jean Jaurès dans le 19e. Elle est intitulée Doisneau et la Musique. C’est l’avant dernier jour de l’exposition, elle était inscrite en lettre rouges dans notre agenda. Le billet d’entrée nous donne également accès à la collection permanente du musée.
Je livre quelques photos prises au hasard dans les deux expositions.
Un album de Boule et Bill en main, il demande à la ronde tout en me regardant, « il y a un album américain similaire, avec un jeune garçon et un tigre en peluche ».
Calvin et Hobbes, je lui fait. En effet, excellent, répond-t-il. Ce dimanche matin, nous sommes dans le Kiosque du Boulevard Auguste Blanqui, où se tient un Circul’Livre. Cette initiative consiste à mettre gracieusement des livres à disposition des habitants en leur demandant seulement de les mettre à leur tour en circulation après lecture. Une quinzaine d’arrondissements organisent généralement par mois, un samedi ou un dimanche sur deux ces rencontres. Fervents lecteurs, nous visitons assidûment depuis sa création, les points de chute de cette action.
C’est bien parti, notre liste non exhaustive comporte une quinzaine de musées et galeries à visiter.
Ce sera le sujet de les prochains billets.
Déja à Paris, j, adore lire le blog.
Amusez vous bien et bon appetit !
Dirk
Merci, aujourd’hui il pleut et il fait froid, alors on reste à bord du Chat Lune