19 – 12 Paris # 6 – Ferdinand Gueldry, La petite Ceinture, Sérusier et les Nabi

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Je sais que je l’ai déjà écris quelque part mais je me répète. Une des choses que j’aime à Paris, est que dans n’importe quelle brasserie, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, on peut s’accouder au zinc pour boire un petit café accompagné d’un verre d’eau fraîche. Souvent le matin, je prend aussi un croissant dans le panier en osier qui trône sur le comptoir.

Que faut-il faire ou écrire pour que les brasseries des autres villes, en France ou à l’étranger suivent cet exemple?

Une deuxième chose qui me fait vibrer dans cette ville est la rencontre souvent fortuite, lors de nos pérégrinations en périphérie, des vestiges du chemin de fer de la petite ceinture.

Ce chemin de fer qui fait le tour de Paris, à l’intérieur de l’enceinte de Thiers, figure en haut de la liste de nos ‘Lost Places’ favoris.

Au milieu du 19e siècle, sa réalisation s’avère nécessaire pour trois raisons.

La première raison est qu’à cette époque, la construction des lignes de chemin de fer radiales au départ de Paris est réalisée sans aucun plan d’ensemble. Les cinq compagnies privées ont chacune leur tracé et leurs gares. Une liaison ferroviaire entre ces gares parisiennes s’impose.

La deuxième raison est liée à la défense de Paris. À partir de 1841, pour protéger ses nouvelles limites, la ville construit une ceinture de fortifications. Le chemin de fer à l’intérieur de la ville fortifiée, doit servir à approvisionner les soldats en vivres et armement. Voir le plan ci-dessous.

La troisième raison est conjoncturelle. Le chantier de la petite ceinture fait partie des travaux nationaux lancés pour endiguer le chômage.

Sa réalisation commence en décembre 1851. Un an plus tard, la ligne s’ouvre au trafic de marchandises. Le service des voyageurs est assuré à partir de 1862.

Après moins d’un siècle de bons services, en juillet 1934, alors que le métro a atteint sa pleine maturité et que les derniers tramways cèdent la place aux autobus, le service voyageurs est supprimé sur la petite ceinture. Elle reste alors ouverte pour quelques trains de marchandises inter-réseaux et locaux. L’exploitation est entièrement stoppée en 1993.

Aujourd’hui le tracé reste, mais il n’est accessible qu’à quelques endroits. Les débats sont ouvert sur son avenir. Voir le plan ci-dessous.

Pour en savoir plus, ouvrez les liens suivants:

https://www.petiteceinture.org/IMG/pdf/la_petite_ceinture_ferroviaire_de_paris_et_ses_gares.pdf?1772/d9c3f7b7b67f2b0e4006bb9062675d01a8b93559

et

https://www.paris.fr/petiteceinture

De la gare de Lyon, le RER A nous conduit en dix minutes à la gare de Nogent-sur-Marne.

Le numéro # 290 de mars 2019 du magazine Fluvial nous a fait découvrir l’exposition de tableaux du peintre Ferdinand Gueldry au musée municipal de cette ville.

Né en 1858 au sein d’une famille d’industriels aisés, l’enfant s’avère doué pour le dessin et la peinture. En 1873 il entre à l’École des Beaux-Arts de Paris et acquière une formation classique.

Loin des impressionnistes et cubistes du Bateau Lavoir, Gueldry peint des compositions nautiques et des scènes industrielles; les ateliers de son père ne sont pas loin. Excellent portraitiste, en 1937, à l’âge de 79 ans, il exécute son dernier tableau, le portrait du Président du Tribunal de Commerce de Paris. Il s’éteint en février 1945, peu avant la fin de la deuxième guerre mondiale, puis il disparaît dans l’oubli.

Le musée d’Orsay offre une salle à Paul Sérusier, un des fondateurs du mouvement des Nabis.

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Comme je l’ai écris dans mon billet 19-9 du 12 mai passé, le musée du Luxembourg expose ‘Les Nabis et le Décor’.

À Orsay, les Nabis font partie de la collection permanente du musée.

Aujourd’hui Paul Sérusier est mis en valeur, autour de son tableau fétiche le ‘Talisman’ qu’il réalisa à Pont Aven en Bretagne sous les conseils de Paul Gauguin.

Entre deux tableaux on peut lire un commentaire de Gauguin à Sérusier:

« Comment voyez-vous ces arbres ? Ils sont jaunes. Eh bien, mettez du jaune ; cette ombre, plutôt bleue, peignez-la avec de l’outremer pur ; ces feuilles rouges ? mettez du vermillon »

Ils vivaient à la même époque, mais un monde sépare les artistes de l’art moderne, les impressionnistes, cubistes et peintres du Bateau Lavoir, des œuvres de Ferdinand Gueldry.

Ce dernier, trop brave sans doute, manquait le grain de folie qui caractérise les autres.

Lundi prochain nous quittons le port de l’Arsenal. Mon billet hebdomadaire commentera notre voyage.

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3 commentaires pour 19 – 12 Paris # 6 – Ferdinand Gueldry, La petite Ceinture, Sérusier et les Nabi

  1. Gve.Mcw dit :

    votre poste éclaire les sentiers de l’ancienne voie ferrée … invitant le lecteur à se promener un peu dans cette histoire. et l’art apres, les couleurs et compositions inspirent …comment tu peut partir cette ville ettonant?

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